L’expert en communications et marketing Luc Dupont est
« fasciné » de voir à quel point l’image de Québec a changé. « On est
passé du gros village à une ville somme toute dynamique. »
Plus que toute autre chose, il croit que ce sont les
événements que la ville a accueillis qui ont forgé cette nouvelle
perception. Trône au sommet « le point de bascule » du spectacle de
Paul McCartney, d’après l’expert en image, parce que « c’est le moment
où les gens de Québec ont recommencé à avoir confiance en eux ».
« Ces grands déploiements-là, ça peut sembler de la
poudre aux yeux, mais ces grands moments-là d’émotions, même si [en y
allant] on n’a pas joué de guitare, qu’on n’a rien gagné, on est
retourné à la maison, et on s’est dit ?On est capable, tout s’est bien
passé et je pense qu’on est bon !? » Un investissement extrêmement
rentable en relations publiques, assure M. Dupont.
Traîner des défaites
Alors qu’« on traînait toutes sortes de défaites comme
les Nordiques, Québec 84, là, on se surprend à penser grand », et ce
sont dorénavant les sceptiques qui doivent argumenter, et non
l’inverse, pointe Luc Dupont. « Pour la première fois, on a le
sentiment qu’on va peut-être avoir un nouveau colisée, qu’on n’a jamais
été aussi proche. »
Ce que Bill Gates est à Microsoft ou Laurent Beaudoin à
Bombardier, Régis Labeaume est à Québec lorsqu’il est question de cette
nouvelle énergie. « Reconnaissons que le maire de Québec a une
visibilité jamais égalée », expose M. Dupont, ajoutant que dans le
monde de l’image, le porte-parole a une importance capitale.
Mais tout, ça « n’est pas éternel, parce que ça demande
constamment de l’alimenter, comme les premiers instants d’un nouvel
amour... » illustre le professeur.
Il faudra aussi s’attarder à l’étiquette de la ville, à
son surnom. Parce que « Québec la Vieille Capitale, vieille comme
dans ?ne l’est plus ? et vieille comme dans ?pas neuve ?, point de vue
image, ce n’est pas formidable ».
Le « gros village » et la « ville de fonctionnaires »
sont autant de termes qu’il faudrait remplacer, selon lui, alors « le
défi, c’est qu’il va falloir se trouver un autre surnom » !
Source : Pierre-Olivier Fortin / Le Soleil