Les studios Abbey Road, dans le nord de Londres. Crédits photo : AP
Pour dissiper toute crainte sur l’avenir du studio mythique, le gouvernement britannique a pris les devants.
Le gouvernement britannique a décidé hier de classer
les studios d’enregistrement d’Abbey Road monument historique, après
des jours d’interrogation sur l’avenir de cette véritable institution
de la musique anglaise. Helen Bowman, porte-parole d’English Heritage -
organisme chargé des bâtiments d’intérêt historique - a souligné que
cette annonce avait « probablement été accélérée par les récentes
spéculations ». Le 16 février, une rumeur de vente du bâtiment avait
plongé les amateurs de musique dans l’émoi. Bâti en 1831, le site avait
été acquis en 1929 pour la somme de 100 000 livres par la maison de
disques EMI.
Actionnaire actuel de la multinationale, le fonds
d’investissement Terra Firma cherche à apurer la dette contractée pour
le rachat d’EMI. La vente des studios, divulguée par le Financial
Times, sans être confirmée, aurait permis de lever plusieurs dizaines
de millions de livres.
C’est la ministre de la Culture Margaret Hodge qui a
pris la décision de classer le bâtiment « Grade II » (deuxième niveau
de priorité), mettant en avant la « grande importance culturelle » de
l’endroit.
Pink Floyd aussi Abbey Road est passé à la postérité
grâce à la contribution des Beatles, qui y ont enregistré la grande
majorité de leur production, entre 1962 et 1969. Le groupe Pink Floyd y
a également gravé plusieurs faces mémorables, notamment Dark Side of
the Moon, paru en 1973. Plus récemment, des formations comme Radiohead,
Manic Street Preachers ou Blur y ont confectionné des chansons. Mais
c’est sans doute la pochette de l’ultime album enregistré par les
Beatles, Abbey Road, qui a rendu l’endroit célèbre : on y voit, dans
l’ordre, John, Ringo, Paul et George traverser le passage piéton situé
devant la porte. Même si celui-ci a été déplacé de quelques mètres
depuis la prise de vue du 9 août 1969, les touristes du monde entier
continuent d’affluer.
Paul McCartney lui-même avait appelé dès le 17 février
à la sauvegarde du studio. Andrew Lloyd Webber, compositeur de comédies
musicales à succès (Cats ou Le Fantôme de l’Opéra) et habitué des
studios, s’était mis sur les rangs deux jours plus tard pour les
racheter. Aux dernières nouvelles, EMI a annoncé souhaiter conserver le
lieu et l’entreprise envisagerait de le « revitaliser » .
Source : Yellow Sub